On aurait pu croire que Jealyn était d'une quelconque manière concentrée sur le cours que déblatérait ce cher professeur d'histoire de la magie, mais en vérité elle était encore une fois absorbée par ses pensées. Elles divaguaient sans fin au rythme d'idées qui s'installaient sans crier gare dans son esprit. À l'autre bout de la classe, elle prêtait à peine attention à sa soeur, Elizabeth, bien seule depuis une heure. Après tout qu'elle se débrouille, il semblait bien que dès que Jealyn avait décidé de faire sa bonne âme cela se terminait à coup sûr en étincelle et en poignées de cheveux arrachées... Et puis son humeur était plus à la rêverie qu'à la charité. Des images se bousculaient dans sa tête, toute principalement photographiées de la vue du beau Lupin. Fraichement arrivé de Dumstrang, Jealyn s'était faite une joie d'être celle qui aurait l'honneur de lui présenter le collège Poudlard. Un honneur alléchant, c'était bien certain, vu le physique très attirant du jeune Logan. Il s'est vite installé entre les deux une relation peu frileuse. Il semblait cependant bien que des siestes crapuleuses ne les gênaient en rien, même si aucun sentiment - amoureux du moins - ne transparaissait de part leurs mots doux durant ces moment-là. Il faut dire de même que Jealyn déteste s'attacher à des gens et essaie d'oublier ce genre de facette du cerveau humain qui se veut toujours de créer des liens qui un jour se briseront en la brisant avec. Volage, elle avait toujours voulu la liberté, sans chaine, et s'attacher était contraire à cette simple idée. Ainsi elle s'efforçait de croire qu'elle n'avait besoin que d'elle même à son bonheur et que si la terre s'écroulait elle pourrait le reconstruire en un rien de temps. C'était bien sûr faux. Mais la vie n'est-elle pas faite d'espoir ?

La fin du cours venait de sonner et enfin elle allait pouvoir sortir de son anesthésie liée à l'ennui d'une pareille leçon. Et mieux encore, aller voir Logan qui avait été si éloigné d'elle durant l'heure. Elle resta un moment à rêvasser devant la porte de la classe à attendre qu'il sorte avant de se rendre lamentablement compte qu'il était déjà parti depuis un bon moment et surtout, qu'elle était à présent seule dans les couloirs. Seule ? Pas tout à fait. Il lui suffit un coup d'oeil dans son dos pour apercevoir la longue chevelure rousse de sa soeur. Mais qu'est-ce qu'elle fichait encore là, elle ? Jealyn qui avait fait beaucoup pour l'éviter dans la journée était maintenant obligée de se la coltiner pendant un moment jusqu'à qu'elle retrouve le chemin de son prochain cours. Mais attendez voir, c'était quoi son prochain cours ? Bon dieu, la voilà dans de beaux draps... Elle qui avait perdu son emploi du temps en début d'année... Et la situation allait bientôt devenir tout à fait folklorique, voir pitoyable, cela n'en était qu'un tout petit début.
Une voix se fit alors rententir dans le couloir, qui annonçait avec panache leurs ennuis qui commençaient. «Ohoho ! Mes potes Potter, on est toutes seules entre sœurs ? C'est qui qui veut avoir les cheveux bleus avec des jolies plumes dedans ? C'est les deux Pottinettes ! » Peeves... Le fameux elfe frappeur de Poudlard. Avec, qui plus est, un petit paquet de plume dans les bras ainsi qu'un gros pot d'encre bleue. Jealyn eut à peine le temps de crier ouf qu'il fonçait sur Elizabeth ses projectiles dans la main. Soudain, Jealyn sentit sa soeur l'attraper par la main et l'entrainer par la première porte venue. Celle de la classe de défense contre les forces du mal. Peeves les y suivit promptement. « Bravo, madame-je-sais-tout, grace à toi on est maintenant définitivement coincées par cet elfe frappeur de malheur ! » Cria-t-elle. Mais elle eut peu de temps pour s'énerver contre sa jumelle, celle-ci lui lançait des regards d'appel à l'aide. Il semblait bien que c'était à elle à présent de débloquer la situation. Jealyn jeta des coup d'oeil autour d'elle. Elle était bien marrante la Eli' mais... Qu'est-ce qu'elles pouvaient bien faire pour pas finir comme deux poulettes bleues ?! Alors, ses yeux s'accrochèrent à la porte d'un placard en bois. Dernière solution. Peu attrayante. Mais dernière. Elle poussa donc sa soeur jusque dans la penderie. A présent, elles étaient serrées comme deux sardines - à défaut de poulettes bleues - dans un endroit sombre dont elle ne savait quand elles pourraient sortir.

« Bravo, Jealyn, bravo. Franchement tu aurais pas put faire mieux que de nous enfermer dans une armoire, hein ? » La jeune potter voyait à peine sa soeur dans la pénombre du placard tellement étroit que leurs pieds devaient se chevaucher. Cela ne l'empêcha pas de rétorquer avec violence : « Oh, tu commences pas à me jeter la faute dessus ! C'était ça où on se retrouvait pleine d'encre et de plumes ! Mais peut-être que madame avait une meilleure idée, comme nous enfermer avec un esprit frappeur dans une salle de classe ? » Elle détourna son regard comme pour apaiser sa colère. Elle entendait toujours peeves à travers la porte qui semblait chantonner une mélodie qui se rapprochait de : « mes potes potter, coincées dans un placard, mes potes potter, avec comme seuls amis les cafards... » Jealyn leva les yeux au ciel. Elle n'avait aucune idée de comment se dépêtrer de cette ridicule situation qui devenait de plus en plus insupportable car, en effet, lorsque l'esprit frappeur parut s'éloigner pour aller se tourner vers d'autres méfaits, sa soeur tenta de déverrouiller la porte avec un sort mais elle était fermée par un sortilège très puissant digne d'un bon prof de défense contre les forces du mal. Dans leur dos, un petit espace avec des livres parfaitement rangés les empêchait d'exercer tout mouvement. Elle aurait bien pensé à escalader histoire de casser le petit trou qui leur permettait d'avoir encore de l'air pour respirer - sans quoi elles auraient été vraiment mal - mais elle devait manifestement écarter cette idée impossible à réaliser. Elle refusait de se l'avouer mais un sentiment de panique commençait à monter en elle. Pourvu qu'il y ait un cours bientôt dans la salle, elle ne comptait pas rester ici toute la journée. D'ailleurs, il ne valait mieux pas, ou surement y aurait-il un meurtre avant la tombée du soir. Un bruit se fit entendre à sa droite, Elizabeth venait de se faire mal en donnant un coup rageur dans la porte. « oh, tu te calme ma petite, ou c'est mes plombs qui vont pétaient, et à ce moment-là je te conseille de protéger ta petite frimousse d'intello ! » s'énerva Jealyn avant de crier de sa voix la plus porteuse : « HE OOOH, y a-t-il quelqu'un ?! BON DIEU IL N'Y PERSONNE DANS CE MAUDIT CHÂTEAU ?! eeeeehh oooh ! » son ton commençait à faiblir et personne ne semblait l'avoir entendue... La patience de la jolie gryffondor commençait sérieusement à lâcher et ce n'était - mais alors pas du tout - bon présage...

Elizabeth souffla un 'Lumos' et le placard fut enfin plongé dans la lumière qui trancha la pénombre avant de s'écrier avec un énervement qui se voulait un peu caché : « Ça sert à rien de crier tu sait, ils ne nous entendrons pas. Va falloir attendre, même si c'est pas ton point fort. » Jealyn lui jeta un regard noir sans ne répliquer sachant que de toute manière cela ne servait à rien et se contenta de râler en elle même. Non mais quand même, c'était assez lamentable de rester coincé ainsi sans ne pouvoir rien y faire. Elle ne comptait tout de même pas rester ici toute la journée. L'agacement commençait à prendre de plus en plus de d'importance sur ses émotions. Elle remarqua à peine sa sœur qui s'efforçait de faire s'éloigner un de ces insectes qu'elle détestait tellement elle était éprise par la colère. Cependant, sa jumelle était bien décidé à engager une conversation. « Tu te rappelle quand nous étions gosses, on passait notre temps à se battre. je te salissait tout le temps et t'accusait quand j'avais fait une connerie. Ça m'a valu un nombre pas possible de fessée, oh oui, le parents pensaient que toi, leur petite Jealyn bien gentille, tu ne pouvait pas faire de grosses bêtises comme cette incapable et maladroite, mais si obéissante Elizabeth. Rien n'a changer n'empêche. » Jealyn se tourna vers elle, un large sourire s'écartant sur son visage. Elle avait bien raison sur ce coup là. Durant leur enfance, elles avaient du leur en faire voir des vertes et des pas mûres à leurs pauvres parents qui pourtant continuaient inlassablement à penser que ces bêtises commises à droite et à gauche n'avait pas de rapport avec leurs chères fillettes. « si ils savaient ! » s'écria-t-elle dans un petit rire cristallin au souvenir de ces choses qu'elles avaient pu faire dans leur tendre enfance. Les deux soeurs avaient beau avoir de nombreux différents qui se traduisaient en des bagarres incessantes, elles ne s'en aimaient pas moins et pour rien au monde elles se sépareraient définitivement malgré ce qu'elles pouvaient crier par moment sous le coup de la colère.

Il fallait que je me dépêche. Je savais que même à l'allure où j'allais, les élèves de Poufsouffle iraient cent fois plus vite pour dévorer les nombreux plats venant des cuisines. Je me mettais presque à courir tant cette idée m'embrumait l'esprit. J'allais sûrement faire partie des derniers élèves à prendre place à leurs tables. Je repoussais les mèches de cheveux rebelles de ma vue ce qui me permit d'apercevoir derrière l'une d'elle, en face de moi, apparaître Peeves à l'angle du couloir de gauche. Je me stoppais brusquement et cherchais un moyen de me faire toute petite sur son passage. Ce n'était pas le moment de s'attirer les foudres de cet esprit frappeur ! Je me collais contre le mur et le regardais passer en murmurant d'étranges paroles. Mes potes potter, coincées dans un placard, mes potes potter, avec comme seuls amis les cafards... Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Je secouais la tête négativement. Comment pouvait-on supporter pareil individu dans un château rempli d'élève ne demandant jamais leur reste à son passage ? Je ne désirais pas rester plus longtemps dans les parages et continuais mon chemin.
Plus que quelques couloirs à longer et je serais assise devant mon assiette avec un sourire satisfait aux lèvres. Je passais devant les salles de classe du premier étage, salles qui ne servaient pas souvent à ce que l'on m'avait dit. A part bien évidemment deux ou trois dont la salle de Défence Contre les Forces du Mal du professeur Scamander. Je passais justement devant lorsque j'entendais un grand bruit provenant de cette dernière.
Je ne m'arrêtais pas et continuais. Mais le bruit persista. Comme un cri à l'agonie dans l'immense château de Poudlard. La curiosité est une vilain défaut, on me l'avait souvent répété. Je frissonnais et marchais vers la porte que j'ouvrais délicatement. J'entendais bien comme des mouvements dont le vacarme résonnait dans toute la salle. J'avalais difficilement. Je ne faisais pas parti des Gryffondor et cela se sentait. « Il y a quelqu'un ? » Le vacarme se tut durant quelques secondes pour reprendre de plus belle par la suite. J'ouvrais de grand yeux tout en attrapant ma baguette et soufflais un "Lumos" qui me permit d'apercevoir une armoire bougeait quelque peu. Je m'en approchais à pas de loup. Et si tout ça n'était qu'une mauvaise blague ? Mais je distinguai deux voix paniquées à l'intérieur, et non pas des rires moqueurs. « Mais que faites-vous ici ? » Tout en attendant une réponse, je tentais d'ouvrir la porte du meuble, sans succès.